L’histoire secrète du Tarot dit de Marseille…

La création des jeux de cartes à jouer : Le papier fut inventé en Chine vers l’an -200. Les chinois créèrent les premiers jeux de cartes vers l’an 700. Les Hindous les découvrirent et les adaptèrent à leur système de croyances (jeux « Ganjifa »). Ils furent ensuite adaptés à la culture musulmane et connus sous le nom de «jeu de Naib», mot signifiant Vizir ou dirigeant en Arabe. Ce jeu est composé de 4 séries (La cruche, la pièce, le sabre et la crosse) avec chacune 13 cartes (Roi, Vizir (Naib), vice-vizir et 10 cartes). Les croisés et les marchands (Italiens et Espagnols) ramenèrent ce jeu de 52 cartes en Europe et notamment à Venise, qui était l’une des plaques tournantes du commerce mondial. Il fut adapté à la culture européenne dès 1350. « L’Italie », centre religieux et commercial du monde, est dominées par une culture religieuse Chrétienne où prédomine l’idée de parcours spirituel de l’âme vers la vie éternelle. Il existait la route de la soie, qui partait de Chine et aboutissait via Antioche à Venise. Les marchandises mais aussi les idées et les connaissances spirituelles circulaient.

L’influence culturelle Chrétienne Espagnole d’Aurélius Clemens et de Ramon Llull : Politicien espagnol, Aurélius (348-410) était célèbre pour son poème « Psychomachia » ou combat spirituel de l’âme, où une série de vertus de l’âme (la foi, la chasteté, la patience, l’espoir, l’humilité, la tempérance et la charité) triomphent sur une série de vices. A la fin de l’histoire, les vertus victorieuses élèvent un temple en l’honneur du triomphe de la sagesse. En 1282, l’écrivain Chrétien Majorquin Ramon Llull (1232-1315) publie son roman initiatique le « Livre d'Evast et Blanquerna ». Le personnage principal consacre sa vie à sa quête spirituelle en jouant le rôle de différents personnages, les uns après les autres. L’ordonnancement des neufs premiers arcanes du Tarot est très influencé par cette histoire.

L’influence culturelle Italienne de Pétrarque de Marsile Ficin et de Platon : L’écrivain Italien Pétrarque (1304-1374) et le philosophe Italien Marsile Ficin (1433-1499), firent redécouvrir les enseignements de Platon (-428-347) qui proposa la vision de la réalité et de l’âme suivante : L’âme, composée d’un ensemble de forces plus ou moins autonomes, devait être rassemblée en trois phases pour faire l’expérience de l’éveil de la Conscience (Dieu). Chacune des trois phases avait une vertu principale permettant de gérer au mieux ce qui se présentait. La première vertu est nommée Tempérance. La deuxième vertu est nommée Fortitude or Force du Cœur.

Elle permet de se reconnecter avec son centre, de se transformer et d’exprimer sa puissance d’amour. La troisième vertu, nommée prudence ou sagesse éternelle divine, permet d’effectuer le chemin vers la sagesse, jusqu’au centre du cœur et de renaitre en une nouvelle forme de vie. Quand ces trois vertus existaient, une quatrième vertu, la Justice suprême, était automatiquement présente. Platon présenta ainsi quatre vertus, dites cardinales, qui triomphaient des forces du chaos et de la mort afin de permettre à l’âme d’accéder à la vie éternelle.

Ces quatre vertus se retrouvent dans le Tarot. Ce sont la justice (arcane 8), la prudence (arcane 9), la force (arcane 11) et la Tempérance (arcane 14). Pétrarque a produit divers documents et images (De remedis utriusque fortunae et triomphi) où sont soit directement représentés, soit décrits, des personnages ayant la faculté de « triompher ». Ces personnages sont très proches de ceux qui apparaissent dans les 22 arcanes du Tarot. L’expérience de l’éveil de la Conscience (Dieu) est ainsi alors appelée « Le Triomphe de l’Eternité », dont la symbolique est représentée dans l‘arcane 21 du Tarot nommée « le Monde ».

L’influence culturelle de la Bible : L’église Chrétienne définissait les quatre « escata » où « choses dernières », c'est-à-dire ce qui se passe à la fin de la vie. Ce sont la mort (arcane 13), le jugement (arcane 20), le ciel éternel (arcane 21) et l’enfer (arcane 15). L’imagerie des arcanes 17, 19, 20 et 21 sont directement associées à des passages spécifiques de l’apocalypse de Saint Jean dans la bible.

La danse macabre : La grande peste de 1347-1362 décima un tiers de la population de l’Europe. Cela généra un choc existentiel collectif. Les gens se sont posé beaucoup de questions sur la mort, la vie et la valeur de l’église. Une Renaissance était en marche. Cela influença des créations culturelles, notamment « La danse macabre » où la mort, personnifiée, discutait, lors de représentations théâtrales, avec une série de personnages typiques comme l’artisan, le soldat, l’empereur, le pape, le couple d’amoureux etc. Ces personnages personnifiaient des valeurs morales et des qualités qui triomphaient des vices et des difficultés. Une grande partie de ces personnages se retrouvent dans les treize premiers arcanes du Tarot. Les bases du futur tarot étaient posées dans l’inconscient collectif.

La suite bientôt… Pour plus d’informations, vous pouvez lire Le Tarot Eternel, Le Tarot Eternel 2, Le chemin vers votre vérité profonde, Les runes germaniques sacrées et magiques et Le Yi King pratique écrits par Eric Jackson Perrin.

Eric Jackson Perrin, Coach de vie, écrivain, expert en connaissance de soi à Caluire-et-Cuire

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