Voir la 4ème de couverture :
Il y a 40 ans seulement, sur scène, les cantatrices, les ténors… etc. prenaient l’allure de véritables statues.
L’Art de la Voix comme celui de la musique instrumentale se trouvait prisonnier d’un académisme devenu tyrannique.
La révolution de cet état des choses commencée dans les années 70 aboutit aujourd’hui à la joie de voir les chanteurs se mouvoir intensément sur scène, et les comédiens chanter à pleine voix.
Mais plus encore, le « Travail de la Voix », autrefois réservé aux chanteurs et comédiens, connaît lui aussi une expansion. En particulier en investissant de plus en plus le domaine du développement personnel dont les territoires touchent maintenant à toutes les fonctions expressives de la personne humaine.
Cet écrit rassemble sous une forme simple, légèrement « contée » et surtout très condensée, les étapes essentielles de la dramatique de la personne dans son adaptation individuée au monde, à lui-même et aux autres.
Il développe en même temps dans cette perspective l’importance de l’instrument majeur et le plus précieux de l’expressivité humaine : la Voix.
La présentation de ce récit offre en plus l’occasion d’un exercice régénérant de lecture à haute voix. Un art, un soin, que l’on devrait s’offrir le plus régulièrement possible.
Jean Lucien Jacqemet, kinésithérapeute de formation, accompagne et forme des adultes depuis 1984 :*en technique vocale, par les approches qu’il a créées : la Kinésio-Phonie et la Calliphonie.*en Improvisation vocale libre comme Art à part entière, dans le cadre d’ – ARCAD –
APERÇUs : Page 9 et 10 :
Page 9 – Origine
Pour l’être humain, au tout début de son existence, la voix est un processus vibratoire primordial qui l’entoure. Dont il n’est pas auteur, dont il est imprégné. Dans lequel il baigne, inconscient, au sein des eaux matricielles. Douce, la vibration le tranquillise, le rassure. Enjouée, elle le stimule. Puissante, elle l’impressionne, l’intrigue. Agressive, morne, heurtée, elle lui fait entrevoir que le monde où il arrive n’est pas que lumière et douceur… Que ressent-il alors ce nouveau passager débarqué sur cette planète ?…
Page 10 – Naissance
Une heure du matin, le ciel est encore pur de sa limpide froideur. La lune brille en plein milieu, à peine diminuée d’un pan de sa ronde et blanche clarté… Un enfant a engagé sa tête dans le passage que sa mère lui offre en donnant ce qu’elle peut de ses efforts, et hélas parfois de ses douleurs, pour lui permettre de jaillir au monde… Pour l’être qui arrive, il s’agit de l’aboutissement de neuf mois de préparation dans la douceur aquatique de la matrice. Et c’est le moment le plus dur… lourd de conséquences, mais d’une telle richesse : il est le premier enseignement de l’approche de la vie.3
3 – Il est possible de constater sur bien des comportement de notre personnalité les traces laissées par ce premier « passage », marquant tous les passages suivants d’une trace bien caractéristique.
Désirer, oser, lutter, ne pas craindre l’inconnu, ne pas s’abandonner au moment du “passage“, avoir confiance en cet inconnu si incommensurablement différent, ne pas regretter la matrice, il est trop tard. S’ouvrir à la présence de celle qui lutte avec soi pour aider à l’accomplissement ! Pousser… Elle-aussi doit pousser, effort sportif, d’endurance, combat, et soudaine incroyable sensation du vide ; et si tout va bien, de légèreté, d’infinie différence, d’accueil chaleureux………
On s’affaire autour du lieu de l’exploit. Enfin il sort… Une bouche immense s’ouvre pour la première fois… Un soupir ? un étonnement ?……
Page 12 – La voix surgit…
La voix, en son premier surgissement emplit le vide… La voix, antidote du vide, se met à l’œuvre. La voix apparaît quand le plein du corps matriciel disparaît, quand la séparation éclate. La voix est là, dans sa forme primitive, mais déjà ressource, tremplin. La voix ? De Qui ? Derrière la voix ? un “ Je ”, le Je d’un sujet qui vient de naître… ……………………………
Edité par ARCAD LYON 9