Identifier et comprendre nos ressources défensives

Identifier et comprendre nos ressources défensives

Les mécanismes de défense sont des processus psychologiques protégeant l'individu de l'anxiété ou de la perception de dangers ou de facteurs de stress internes ou externes. Les individus n'ont génèralement pas conscience de ces processsus.

Les mécanismes de défense sont de véritables "forces intérieures" qui nous protégent face aux aléas de la vie.

Selon le psychiatre et psychologue Alain Braconnier, on peut distinguer et regrouper 27 forces ou ressources défensives en 3 niveaux qui vont des plus agréables et utiles à exploiter dans la majorité des situations, aux plus nécessaires à utiliser en cas de menace d'effondrement psychique.

- le 1er groupe rassemble les 7 meilleurs moyens de se défendre dans la vie quotidienne. Ce sont incontestablement les moyens les plus utiles et les plus efficaces, ils nous protégent et sont source de plaisir ou de réussite.

l'humour: parvenir à éviter une situation pénible pour soi ou pour les autres grâce à une plaisanterie.

la sublimation: détourner la satisfaction interdite des pulsions vers une activité ou une réalisation acceptable et sociablement valorisée.

l'affirmation de soi: exprimer clairement et directement ses sentiments et ses souhaits sans angoisse excessive ou culpabilité.

l'anticipation: imaginer des solutions susceptibles d'atténuer le stress engendré par la prévision de problèmes à venir.

l'action: recourir à l'action utile et réfléchie.

le recours à autrui: être capable de rechercher l'aide et le soutien d'autrui.

l'auto-observation: se donner le temps de la réflexion pour ne pas réagir trop affectivement ou impulsivement.

- le 2éme groupe rassemble les mécanismes de défense nous obligeant à prendre sur nous-mêmes sans que nous nous en rendions compte. Ces défenses ont une utilité incontestable mais elles ont un coût psychique. Ces défenses transforment en partie notre vision de la réalité afin de nous dégager du mal-être ou de l'angoisse éprouvée.

l'identification: s'attribuer inconsciemment un aspect de l'autre que l'on désire posséder par l'attrait qu'il représente pour soi.

la séduction: apaiser ses tourments ou la crainte de l'autre en suscitant un intérêt.

la mise à l'écart: éviter de penser momentanément aux choses désagréables.

l'intellectualisation: contrôler par un usage excessif de réflexion ou de généralisation les représentations gênantes pour éviter de ressentir ce qu'on éprouve en réalité.

le refoulement: rejeter et conserver dans l'inconscient les représentations inacceptables.

le déplacement: séparer une représentation pénible de son affect, celui-ci étant reporté sur une autre représentation plus acceptable.

la fuite: s'épargner la rencontre d'une représentation pénible de soi et/ou des autres.

l'altruisme et la dépendance: pratiquer la générosité pour trouver la satisfaction en soi.

l'inversion des sentiments ou la formation réactionnelle: retirer l'énergie portant sur des représentations inquiétantes pour la contre-investir dans un comportement acceptable et opposé.

l'isolation: séparer la représentation pénible de son affect, l'affect étant refoulé tandis que la représentation demeure consciente.

l'annulation rétroactive: annuler, après énonciation, certaines représentations pénibles au moyen d'actes ou de pensées qui sont mis à la place.

la somatisation: utiliser son corps pour exprimer une plainte ou un mal-être et ainsi demander de l'aide.

le refuge dans la rêverie: recourir à son imaginaire, à ses fantasmes, pour contrebalancer l'angoisse suscitée par la réalité telle qu'on la perçoit.

la dépréciation ou la "sur-idéalisation": attribuer à soi ou à autrui des qualités exagérées. La dépréciation est l'attitude défensive inverse.

- Le dernier niveau est constitué de 6 "stratégies limites". Ce sont nos derniers recours contre l'explosion ou l'effondrement psychique. Ces stratégies défensives nous améneront à vouloir inconsciemment perdre tout contact avec la réalité, à dénier la réalité dans son ensemble.

l'agression passive: exprimer son ressentiment par une position passive et une manière détournée d'atteindre l'autre.

le passage à l'acte: substituer à la réflexion ou au vécu des sentiments un acte impulsif destiné à décharger les tensions.

la régression: retourner aux stades antérieurs de l'enfance.

le clivage: considérer les autres et soi-même comme entièrement bons ou entièrement mauvais.

la projection: refuser les sensations pénibles et agressives que l'on ressent en les attribuant aux autres ou au monde extérieur.

le déni: nier, partiellement ou totalement, la réalité psychique ou externe, d'une perception liée à une représentation pénible.

Toutes ces forces intérieures sont d'une grande importance, elles nous protégent et nous donnent les moyens de réagir aux évènements inattendus, désirés ou non désirés, aux sentiments et aux situations qui menacent nos habitudes.

Ainsi les mécanismes de défense sont indispensables et permettent de protéger son soi.

FALLERI Aurore

Psychothérapeute et Art-thérapeute

pour enfants, adolescents et adultes.

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